Je lis un poème IV/Lettre en rebord du monde/Dominique Sorrente

Dominique Sorrente est un ami ; parler d’un ami est sans doute difficile. Je vais faire semblant de ne pas en parler…

Je vais prendre le biais d’un propos sur son poème, cette Lettre en rebord du monde, que Dominique a souvent lu en public.

Cette lettre sans destinataire fait de nous tous son destinataire. C’est bien sûr Dominique qui nous l’adresse, Dominique, l’une de ses facettes… Elle dit l’émerveillement ; elle dit la fragilité ; elle dit la nécessité de survivre ; elle dit les forces qui nous perdraient ; elle dit la présence et l’absence ; elle dit comment les deux sont nos points d’équilibre ; elle dit la chute possible.

Cette lettre est d’un enfant adulte, ou d’un adulte enfant. En cela, évidemment, elle trouble.

C’est cette force-là que j’ai tenté de dire.

Lettre en rebord du monde

Olivier Bastide

Poète et photographe

Cette publication a un commentaire

  1. Aux jeux de billes, on perd
    cet équilibre sauvage car celles-ci
    nous échappent et plongent de l’autre côté
    du rebord du monde

    Si recommencer pareil à hier
    revient à jouer avec le feu
    incendier la terre
    ( et ensuite prier les dieux )…

    je me penche, un peu
    (peut-être trop )
    pour savoir ce qui se passe
    de l’autre côté.

    J’emprunte des figures oubliées,
    la géométrique caduque
    du corps
    aspirant à la géométrie

    mais je n’arrive qu’au fil
    dévidé à l’infini
    des obliques fuyantes
    incapable de rattraper l’asymptote…

    J’oscille en permanence,
    j’essaie de me rappeler
    des silhouettes oubliées
    funambule incertain
    d’un monde au rebord flou

    mais je t’attendrai
    sans avoir peur de tomber
    penché sur mon ombre pâle
    ( étant déjà de l’autre côté…)


    RC

Laisser un commentaire